mardi 16 août 2011

Après l’analyse de la crise, une solution

À ce stade-ci de l’évolution, nous sommes placés dans cette alternative : on doit choisir entre la barbarie (un pas en arrière) et une nouvelle civilisation (un pas en avant).

Durant mon enfance et mon adolescence dans les années 1950 et 1960, j’avais peur de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins destructrices. Dans les années 1980, j’ai pris conscience d’un autre arsenal de destruction massive : les polluants. Aujourd’hui, le système économique dominant m’apparaît en plus comme un château de cartes. La crainte de la crise totale peut être paralysante. Elle peut être aussi un déclencheur. 

Le capitalisme est le fruit d’une évolution historique; ses contrepoids aussi, que ce soit les États ou les mouvements «alternatifs». De plus en plus d’experts et de commentateurs de l’actualité analysent la problématique sous toutes ses coutures, mais plus rares sont ceux qui apportent des solutions. 

Il semble y avoir un nombre croissant de gens à travers le monde qui rêvent d’un grand changement. Celui-ci nécessite des citoyens assez motivés pour s’épauler afin de répondre à leurs besoins de base et pour diffuser leur expérience de solidarité. Il s’agit d’appliquer aux sciences sociales la formule bien connue dans les sciences physiques : E = mc2, où l’Énergie est le produit de la Motivation, de la Coopération et de la Communication. 

Le changement se prépare inconsciemment, imperceptiblement, au cœur de chaque personne jusqu’à parvenir à sa conscience. Les grands bonds passent par la prise de conscience collective. Dans la vie subjective de l’individu, dit Carl Jung, «se jouent d’abord toutes les grandes transformations; l’avenir et l’histoire entière du monde résultent en définitive de la somme colossale de ces sources cachées et individuelles». Le changement peut être long à venir, mais quand les gens sont prêts, ils se lèvent et leur mouvement devient irrésistible. 

Si les puissants s’entendent entre eux pour dominer le monde, les coopérateurs peuvent aussi s’entendre pour le rendre «plus juste, équitable, durable». Je propose d’expérimenter sur un territoire pilote de nouvelles formes d’organisation sociale, économique, culturelle et politique, fondées ni sur la recherche du profit pour le petit nombre, ni sur la lutte des classes, mais sur l’entraide et la sociabilité pour tous. Pourquoi ne pas appliquer les valeurs et les principes coopératifs dans une collectivité-pilote au Québec?

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